Marche salope
© Dominique Houcmant/Goldo
Photographe de formation et de profession, Céline Chariot livre dans
Marche Salope la reconstitution glaçante et fascinante d’un souvenir bouleversant après une amnésie traumatique. N’étant ni comédienne ni danseuse, elle ne dit pas un mot et n’invente aucune gestuelle originale. Toute la force de son spectacle vient du rapport entre les différents éléments de celui-ci: la présence silencieuse de la jeune femme, son regard tourné vers la salle, les voix off des comédiennes qui portent son discours et une série d’objets et d’éléments divers qui vont, petit à petit participer à cette douloureuse plongée dans le passé. «
Votre regard est actif. La vue est un toucher…», dit une des voix off. Et c’est vrai que notre regard a de quoi s’activer entre la chaise qu’on démonte pièce par pièce, le lit qui s’installe petit à petit avec, tout autour, ces objets sans importance apparente mais qui aident à reconstituer la réalité d’un fait trop longtemps occulté, les coquilles d’huîtres déposées une à une sur le plateau puis explosées à coups de masse... Avec l’aide de l’artiste plasticienne Charlotte De Naeyer et des accessoires et costume de Marie-Hélène Balau, c’est une scénographie vivante, parlante, poétique et en constante évolution qui se déploie sous nos yeux, telle une interprète à part entière d’une performance hors du commun. J.M.W.
De Céline Chariot, mise en scène de Céline Chariot et Jean-Baptiste Szezot.
Créé au Festival de Liège.
Line Daenen Artiste plasticienne Charlotte De Naeyer Accessoires et costume Marie-Hélène BalauProduction Festival de Liège, avec le soutien du Collectif Co-legia de Prométhéa, de la Fédération Wallonie Bruxelles, de la Province de Liège, de Shanti Shanti asbl, du Théâtre National Wallonie-Bruxelles, du Théâtre des Doms
Reprise les 19 et 20 janvier au Centre culturel de Soumagne, les 1er et 2 février au Festival de Liège, le 16 mars au Centre Culturel d’Uccle et en mars 2024 à la Maison de la culture de Tournai.