Tableau d'une exécution
Le principal personnage de la pièce est un tableau monumental représentant l'effroyable bataille de Lépante, commandée par les autorités de la Venise du XVIe siècle à l’artiste Galactia. Celle-ci, peintre réaliste et femme intransigeante et libre, entend restituer toute l'horreur du massacre du fait de guerre alors que le Doge attend une allégorie chrétienne sur «la plus noble des victoires sur les païens turcs». L'artiste et le politique s'opposent, dans des rapports très complexes, conscients que ce qui restera de la bataille, c'est l'image qui se substituera à la réalité. Si le tableau est au centre de l'histoire, il n'apparaît à aucun moment, seules des transpositions sont montrées par le jeu et le corps des acteurs. Lorsqu'il est dévoilé, la violence qu'il renferme est évoquée sous la forme de scènes de combat presque esthétiques. La pièce brille également par un dispositif scénique impressionnant avec un écran incliné suspendu au-dessus de la scène. Tantôt miroir, il renvoie l'image des comédiens qui évoluent sur la scène. Tantôt opaque, il sert de support aux images qui y sont projetées. Enfin transparent, voire translucide, il permet de voir des personnages situés dans les hauteurs de la scène.
D. B
Créé au Théâtre de Namur
Texte Howard Barker Mise en scène Emmanuel Dekoninck (Les Gens de bonne compagnie) Scénographie Renata Gorka.
Coproduction Théâtre de Namur, Théâtre de Poche.
Nominations
2016-2017