Céline Delbecq

On a beau se dire que cette fois-ci, on ne se laissera pas faire, qu’on va serrer les dents, qu’on ne va pas verser cette maudite larme qui fait sourire vos voisins de siège les plus impassibles, mais rien à faire : à chaque nouvelle pièce de Céline Delbecq, on a les tripes retournées et l’esprit barbouillé. Depuis Le Hibou, Hêtre, Supernova ou Abîme, l’auteure belge s’est imposée comme l’une de nos plus belles plumes, avec des textes bouleversants. L’inceste, la mort, l’enfance livrée à elle-même: ses thématiques sont noires mais son écriture est tonifiante. On y puise une humanité fragile, qui donne envie de s’ouvrir au monde et de le soulager un tantinet de certaines de ses plaies. Son théâtre se nourrit de rencontres. En l’occurrence, sa dernière pièce, L’Enfant sauvage, nous fait pénétrer un univers qu’elle connaît bien, celui des enfants placés par le juge, puisque, depuis 10 ans, elle travaille comme bénévole dans une institution qui accueille ces enfants. Au fil du temps, elle a puisé dans ces histoires vécues pour raconter le destin d’un seul enfant, une petite fille trouvée sur la place du Jeu de Balle. Au milieu de la foule et de l’indifférence, elle crie, se mord et salive comme une bête. Un homme (interprété par le talentueux Thierry Hellin) pourtant va s’intéresser à elle, tenter de l’arracher à l’oubli. Inoubliable ! C.M.
Pour L'Enfant sauvage
Créé à l'Atelier 210.
Texte et mise en scène Céline Delbecq Avec Thierry Hellin Création sonore Pierre Kissling Création lumière Clément Papin Régie Clément Papin/Isabelle Derr/Bilal El Arrasi (en alternance) Scénographie Delphine Coërs Assistanat mise en scène Charlotte Villalonga/Gaëtan d’Agostino Stagiaire Camille Delhaye.